Zone d'identification
Type d'entité
Événement
Forme autorisée du nom
Le camp de Spirit Lake : arrivée de plus de 1000 prisonniers
Forme(s) parallèle(s) du nom
Forme(s) du nom normalisée(s) selon d'autres conventions
Autre(s) forme(s) du nom
Numéro d'immatriculation des collectivités
Zone de description
Dates d'existence
1915
Historique
Le déclenchement de l’état de guerre avec l’Allemagne, le 6 août 1914, conduisit rapidement à l’arrestation et l’emprisonnement d’immigrants non naturalisés et présumés pour la plupart injustement d’activités d’espionnage et de subversion en raison de leur nationalité. Le 13 janvier 1915, 1200 prisonniers allemands, autrichiens, ukrainiens, turcs et bulgares furent ainsi conduits par train en Abitibi. La guerre ayant freiné l’essor de la colonisation, l’installation du camp à proximité d’Amos avait été revendiquée par Hector Authier, alors maire, afin de stabiliser l’économie des commerces en place. Les détenus y furent gardés par un contingent d’environ 200 militaires à Spirit Lake, sur les cantons de Trécesson et de Dalquier. Le camp accueillit également une soixantaine d’épouses et d’enfants de prisonniers dans un village, « Lillienville », aménagé à l’extérieur de la clôture de barbelés. Quoique détenus conformément aux clauses de la convention de La Haye – c’est-à-dire avec interdiction de les traiter comme des criminels ou des condamnés –, les prisonniers de Spirit Lake furent contraints à l’exécution de corvées de défrichage, d’essouchage, de confection de routes et d’entretien des chemins de fer nationaux. On y dénombra 22 décès, dont plusieurs causés par une épidémie de tuberculose s’étant déclarée durant l’hiver 1916. Des évasions furent également tentées et un prisonnier y perdit la vie. Au printemps 1916, la rareté de la main d’œuvre occasionnée par la guerre conduisit le gouvernement à autoriser des vagues graduelles de libération « sur parole » jusqu’à la fermeture officielle du camp de Spirit Lake, le 28 janvier 1918. Peut-être par crainte du stigmatisme causé par leur emprisonnement ou par volonté de retourner à l’endroit où ils avaient choisi de résider avant leur arrestation, aucun des anciens détenus ne se serait établi en région.